samedi 26 mai 2012

La petite fille au manteau rouge de Roma Ligocka



Auteur: Roma Ligocka
Biographie: Roma Ligocka, née Roma Liebling, est née le 13 novembre 1938 à Cracovie. Elle a vécu au ghetto de 1941 à 1943. C'est le visionnage du film "La liste de Schindler", 50 ans après, qui la conduira à coucher ses souvenirs sur le papier, à écrire son témoignage.
Bibliographie:
  • 2005: La petite fille au manteau rouge (pour l'édition française)
  • 2007: L'écriture de mon père (idem)
Titre: La petite fille au manteau rouge
Maison d'édition et date de publication: Editions Calmann-Levy, 2005
Résumé: (issu du site evene) En voyant le film 'La Liste de Schindler', Roma Ligocka se retrouve plongée dans son histoire personnelle, cinquante ans en arrière. Elle nous raconte, avec une force poignante, sa vie dans le Ghetto de Varsovie puis sa fuite clandestine. Malgré une jeunesse sacrifiée, son envie de se reconstruire et de vivre triomphera de la barbarie humaine.
Mon avis: Il y a quelques années, j’étais tombée, à la fnac, sur La Petite fille au manteau rouge de Roma Ligocka. Seulement, il n’était pas en édition de poche, alors, je ne l’ai pas pris. Mais, j’avais gardé depuis l’envie de lire ce témoignage. Alors, quand je l’ai vu à la bibliothèque, j’ai littéralement fondu dessus. Et je ne regrette pas un instant cette lecture.
La petite fille au manteau rouge, c’est Roma Ligocka, qui s’est vue dans la petite fille au manteau rouge du ghetto de Cracovie, dans « La liste de Schindler ».
En un mot, j’ai trouvé ce texte très fort. En fait, j’ai eu au départ, une impression qui m’a parue un peu… contradictoire. Parce que d’une part, c’est un livre qu’on lit par moments très vite, sans pouvoir le lâcher. Et à d’autres moments, on ne peut que le poser, on rêve du point qui permettra de fermer un moment cet ouvrage, tellement certains passages sont révulsants, choquants,…
A la fin du premier chapitre, il y avait un point historique, que j’ai beaucoup apprécié, parce qu’il m’a rafraîchit la mémoire concernant le ghetto de Cracovie.
Ce livre m’a d’ailleurs permis d’en apprendre plus sur ce que pouvait être le quotidien au ghetto, mais aussi, le quotidien polonais de l’après-guerre, une façon de vivre ces événements, de les traverser.
Par ailleurs, j'ai parfois eu l'impression que le style de l'auteur s’adaptait à l’enfant qu’elle avait été pendant la guerre, pour nous faire voir le ghetto, son quotidien à travers ses yeux d’enfant.
Par ailleurs, avec les tous derniers mots du livre : « Penses-y. Rappelle-toi. Raconte… », j’ai eu l’impression de retrouver Primo Levi et « Schemà », le devoir de mémoire (pour le reste, leur histoire étant bien différentes, les œuvres de ces auteurs ne sont que peu comparables). Je ne peux donc qu’adhérer à la fin de La petite fille au manteau rouge.

Le coin des extraits:
  • « Nous attendons toujours, mais nous n'attendons rien. Nous attendons jour et nuit. nul ne sait de quoi sera fait le lendemain. On nous trie, on nous trie en permanence, comme des marchandises. Rue après rue, maison après maison, nous sommes cernés. Même les personnages âgées se teignent les cheveux à présent. Pour avoir l'air plus jeune et ne pas être déportées. Pour qu'on puisse encore s'en servir. Mais la jeunesse n'est pas une garantie. Il n'y a plus aucune garantie. Plus aucun droit. Il vérifient les papiers, ils font leur choix. Indistinctement, selon des critères qu'eux seuls connaissent. Parfois c'est le tour des femmes, parfois celui des hommes, des plus jeunes, des anciens. La peur nous paralyse, car n'importe quel geste, n'importe que mot, peut être celui qu'il ne fallait pas dire ou accomplir. Tout est interdit, et pourtant nous ne savons jamais précisément si nous ne faisons pas quelque chose d'encore plus prohibé. »
  • « Les gens s'en vont et ne reviennent pas, voilà tout. A peine s'est-on habitué à un visage qu'il est déjà parti. »

Et vous? L'avez-vous lu? Qu'en avez-vous pensé?


  

4 commentaires:

  1. Belle lecture, Anouchka! Je la note et dans mon défi et dans ma LAL personnelle. Merci!

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    1. Merci Opaline. Et c'est un plaisir de te donner une idée de lecture :)

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  2. Je crois que ce titre pourrait m'intéresser pour le ghetto!

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    1. Merci pour ton passage et ton commentaire. Et oui, c'est un témoignage très intéressant!

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