vendredi 17 janvier 2014

Modeste Mignon d'Honoré de Balzac



Auteur: Honoré de Balzac

Biographie: Honoré de Balzac est un écrivain français, né  le 20 mai 1799 à Tours. Il a fait des études de droit et est entré dans une étude de clerc de notaire. Mais, ne voulant pas exercer cette profession, il s’est tourné vers celle de journaliste et romancier. Il est mort le 18 août 1850, à Paris.

Bibliographie :

   1829 : Les Chouans
   1831 : La Peau de chagrin
   1831 : Le Chef-d'œuvre inconnu
   1832 : Le Colonel Chabert
   1833 : Le Médecin de campagne
   1833 : Eugénie Grandet
   1833 : Ferragus
   1833 : La Duchesse de Langeais
   1834 : La Recherche de l'absolu
   1835 : La Fille aux yeux d'or
   1835 : Le Père Goriot
   1836 : Le Lys dans la vallée
   1836 : La Vieille Fille
   1837 : César Birotteau
   1837 : Illusions perdues
   1838 : Splendeurs et misères des courtisanes
   1838 : La Maison Nucingen
   1839 : Béatrix
   1842 : La Rabouilleuse
   1842 : Ursule Mirouët
   1844 : Modeste Mignon
   1846 : La Cousine Bette
   1847 : Le Cousin Pons
  
Titre: Modeste mignon

Maison d'édition et date de publication: ebook, éditions Feedbooks

Résumé: (issu du catalogue des bibliothèques de la ville de Paris) Nous sommes au Havre. Un négociant part refaire sa fortune dans les mers du Sud en laissant derrière lui la plus exquise des filles, Modeste Mignon. Modeste entretient une correspondance avec un écrivain célèbre, Cana-lis, poète élégiaque et carriériste bigot, à travers lequel Balzac ne s'est pas gêné pour décocher quelques traits à Lamartine et Vigny.
Mais c'est le secrétaire de Canalis, Ernest de la Brière, qui répond aux lettres et devient amoureux fou de Modeste. La supercherie est découverte au moment où le père de la jeune fille revient des Indes, fortune faite et plus que faite. Alléché par la dot, Canalis se précipite au Havre, emmenant Ernest avec lui. Cela fait deux prétendants et il y en aura même un troisième : un duc, car Balzac a toujours un duc en réserve dans les manches de son froc. Lequel des trois va l'emporter ?

Mon avis: (Petite précision, Je vais faire de même que dans mon article sur Sylvie, et surligner un passage, de peur qu’il ne joue le rôle de spoiler – il est cependant important pour développer mon avis -. Pour lire ce passage, vous devez le surligner vous-même, à votre tour)
J’ai adoré ce texte de Balzac, et c’est l’un de mes préférés de cet auteur. J’écris cet avis sur le souvenir qu’il me reste de cette lecture, faite il y a plusieurs mois. Quand je l’avais vu en téléchargement gratuit en ebook, je n’ai pas hésité un instant à le prendre. C’est un de ces livres que je n’ai choisi que pour son auteur et son titre, n’ayant pas eu accès au résumé avant de m’y lancer. Mais, le simple fait qu’il soit de Balzac était rempli de promesses, qu’il a fait plus que tenir.
On commence par découvrir le cadre provincial, la maison du Havre, la famille de Modeste, son entourage et leur histoire. Comme toujours, Balzac nous offre de magnifiques descriptions, qui permettent d’apprécier le style de l’auteur.
Modeste est une jeune fille, en âge de se marier – du moins, pendant la plus grande partie du roman – pleine de qualités, que je vous laisse découvrir et qui la rendent attachante. C’est une jeune fille romanesque, ce qui provoquera nombre de situations auxquelles elle sera confrontée.
Je savais, avant de l’avoir lu, mais peut-être avais-je oublié ou laissé dans un coin de mon esprit cette information, que Balzac reprenait ses personnages d’un ouvrage à l’autre. Mais, c’est ce texte qui m’a permis d’en prendre conscience. D’une part, du fait de la présence de Gobseck, qui a un livre qui lui est consacré (que je n’ai pas lu, mais dont le titre m’était déjà connu). Mais, c'est la mention de la « maison Nuncigen » qui m’a frappée en la matière, d’autant que j’avais terminé peu de temps auparavant Le père Goriot.
De nombreux personnages gravitent autour de Modeste et apportent leur pierre à l’histoire.
Je m’attendais à aimer cette lecture, et je ne m’étais pas trompée. Ce qui n’a pas empêché ce texte de me surprendre agréablement et plus particulièrement, sa fin. En effet, si la construction de l’histoire permettait de l’envisager, sa tonalité, plus positive et heureuse que d’autres, la rendait à mon sens inattendue et originale dans l’œuvre de Balzac.

Citations :
"On arrive à cet imposant et noble édifice par une immense allée de quatre rangs d’ormes séculaires, et l’on traverse une immense cour d’honneur en pente, comme celle de Versailles, à grilles magnifiques, à deux pavillons de concierge, et ornée de grands orangers dans leurs caisses. Sur la cour, le château présente, entre deux corps-de-logis en retour, deux rangs de dix-neuf hautes croisées à cintres sculptés et à petits carreaux, séparées entre elles par une colonnade engagée et cannelée. Un entablement à balustres cache un toit à l’indienne d’où sortent des cheminées en pierres de taille masquées par des trophées d’armes, Rosembray ayant été bâti, sous Louis XIV, par un fermier-général nommé Cottin. Sur le parc, la façade se distingue de celle sur la cour par un avant-corps de cinq croisées à colonnes au-dessus duquel se voit un magnifique fronton. La famille de Marigny, à qui les biens de ce Cottin furent apportés par mademoiselle Cottin, unique héritière de son père, y fit sculpter un lever de soleil par Coysevox."

"Du perron à grands escaliers circulaires et à balustres, la vue s’étend sur un immense étang, long et large comme le grand canal de Versailles, et qui commence au bas d’une pelouse digne des boulingrins les plus britanniques, bordée de corbeilles où brillaient alors les fleurs de l’automne. De chaque côté, deux jardins à la française étalent leurs carrés, leurs allées, leurs belles pages écrites du plus majestueux style Lenôtre. Ces deux jardins sont encadrés dans toute leur longueur par une marge de bois, d’environ trente arpents, où, sous Louis XV, on a dessiné des parcs à l’anglaise."

"L’intérieur de cette charmante habitation est en harmonie avec l’extérieur. Le salon, parqueté tout en bois de fer, offre aux regards les merveilles d’une peinture imitant les laques de Chine. Sur des fonds noirs encadrés d’or, brillent les oiseaux multicolores, les feuillages verts impossibles, les fantastiques dessins des Chinois. La salle à manger est entièrement revêtue en bois du Nord découpé, sculpté comme dans les belles cabanes russes. La petite antichambre formée par le palier et la cage de l’escalier sont peintes en vieux bois et représentent des ornements gothiques. Les chambres à coucher, tendues de perse, se recommandent par une coûteuse simplicité. Le cabinet où couchaient alors le caissier et sa femme est boisé, plafonné, comme la chambre d’un paquebot."

"Mon Dieu ! serait-il impossible qu’il existât, comme dans une symphonie, deux harpes qui, à distance, se répondent, vibrent, et produisent une délicieuse mélodie ? L’homme, seul dans la création, est à la fois la harpe, le musicien et l’écouteur."

"Serais-je plus instruite en vous étudiant par correspondance qu’en commençant par l’expérience vulgaire des quelques mois de cour ? Ceci est la question, dirait Hamlet."

"Quelle flatterie ! avec quelle rapidité le grave Anselme est devenu le beau Léandre ? A quoi dois-je attribuer un tel changement ? est-ce à ce noir que j’ai mis sur du blanc, à ces idées qui sont aux fleurs de mon âme ce qu’est une rose dessinée au crayon noir, aux roses du parterre ? ou au souvenir de la jeune fille prise pour moi, et qui est à ma personne ce que la femme de chambre est à la maîtresse ? Avons-nous changé de rôle ? Suis-je la Raison ? êtes-vous la Fantaisie ? Trêve de plaisanterie."

"– Vous voulez réaliser le conte de la Belle et la Bête, répondit enfin Modeste, et vous oubliez que la Bête se change en prince Charmant.
– Croyez-vous ? dit le nain. Moi, j’ai toujours imaginé que ce changement indiquait le phénomène de l’âme rendue visible, éteignant la forme sous sa radieuse lumière."


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