jeudi 2 avril 2015

Une anthologie de Jirô Taniguchi



Auteur: Jirô Taniguchi

Biographie: Jirô Taniguchi est né à Tottori, au Japon, le 14 août 1947. Il publie son premier manga en 1970 et devient l'assistant de Kazuo Kamimura. C'est à cette époque qu'il découvre la bande dessinée occidentale dont le style, le trait l'influenceront fortement.

Bibliographie : (Elle est non-exhaustive)
  • 1970 : Kareta Heya ("Une chambre rauque")
  • 1980 : Trouble is my business
  • 1985 : Enemigo
  • 1986: K
  • 1987-1996 : Au temps de Botchan
  • 1990-1991: L'Homme qui marche
  • 1991-1992: Terre de rêves
  • 1992: Kaze no shô, le livre du vent
  • 1993: L'Orme du Caucase
  • 1994: Le journal de mon père
  • 1994-1996: Le Gourmet solitaire
  • 1998: Quartier lointain
  • 1999: Le sauveteur
  • 2000-2003: Le sommet des dieux
  • 2004: L'homme de la toundra
  • 2009: Jiro Taniguchi, une anthologie
  • 2014: Les gardiens du Louvre
  • 2014: Elle s'appelait Tomoji
Titre: Une anthologie

Maison d'édition et date de publication: Casterman, 2010

Résumé: Ce volume rassemble deux titres du maître japonais précédemment publiés chez Casterman : Terre de rêves, préalablement paru dans la collection Ecritures en 2005, recueil de cinq récits courts centrés sur la vie quotidienne, et L’Homme de la toundra, initialement paru l’année suivante sous le label Sakka, autre recueil d’histoires courtes d’inspiration plus naturaliste. Deux autres histoires, inédites en français, viennent compléter cette anthologie : Une lignée centenaire et La Lune finissante.

Mon avis:
Bon, voilà, je me lance dans l’aventure de chroniquer un manga, même si ça ne sera pas aussi complet que je le souhaiterais. Il n’est pas surprenant que ce soit un Jirô Taniguchi qui m’y conduise.
J’avais repéré ce manga à sa sortie, mais reculé devant le prix, d’autant que j’avais déjà lu L’homme de la toundra qui en fait partie. A force de le voir toujours emprunté en bibliothèque – à partir du moment où je l’y ai trouvé – je l’ai réservé et enfin lu !
L’anthologie contient deux albums déjà édités et deux histoires jusqu’alors inédites en France, soit Terre de rêve, L’homme de la Toundra, « La lune finissante » et une lignée centenaire », dans cet ordre-là. Les cinq premières histoires viennent du premier manga. La première histoire m’a personnellement, ramenée à un triste souvenir que je ne suis pas encore prête à revivre à travers des récits. Même si je dois reconnaître que Jirô Taniguchi peint avec sensibilité et exactitude les sentiments des personnages. De l’ensemble de Terre de rêve, je dirais qu’il en émane une profonde tendresse, autant envers les animaux qu’envers les êtres humains. Et que les trois histoires suivantes sont touchantes. Par les traits des personnages, les promenades évoquées, le quotidien, il m’a rappelé L’homme qui marche. Le dernier récit, lui, m’a fait penser à K ou au Sommet des Dieux. Il y est en effet question de l’Annapurna, et les paysages de montagnes dépeints par Jirô Taniguchi sont toujours aussi magnifiques. Pour rajouter à tout cela, une magnifique panthère des neiges y apparaît.
L’homme de la toundra regroupe des histoires qui se déroulent dans le Grand Nord. Dans la première, il y est question de baleines, de baleines à bosses, splendides. On retrouve leur côté à la fois majestueux, imposant et familier, leur « jeux », leur vie. Ou plutôt la vie de l’une d’elle, dépeinte par un homme qui les a étudiées, sa rencontre avec la baleine en question, le tout associé à une légende inuit. Dans ce manga, Jirô Taniguchi s’inspire de récits de Jack London, dont Croc-blanc. En plus de dépeindre le Grand Nord, le mangaka le dépeint donc souvent au temps de la ruée vers l’or. Ce qui fait le lien avec « La lune finissante », qui se déroule à la même époque.
Puis, « Une lignée centenaire », qui se passe en partie pendant la seconde guerre mondiale. Cette période est évoquée par le récit d’une grand-mère à sa petite fille. Je ne résumerai pas l’histoire, afin de m’assurer de ne pas spoiler, mais elle porte bien son titre et surtout m’a profondément émue, comme rarement des mangas m’émeuvent (à l’exception il est vrai de certains de Jirô Taniguchi, c’est néanmoins peut-être de ses histoires celle qui m’a fait la plus grande impression).
D’un point de vue graphique, on retrouve bien son style, qui s’adapte à chaque style d’histoire.
Si je devais résumer Une anthologie en deux mots, je dirais « animaux » et « humanité ». Les animaux semblent en être le fil conducteur, aussi bien domestiques que sauvages, car on les retrouve dans la plupart des histoires. Et comme souvent, des histoires de Jirô Taniguchi émane beaucoup d’humanité, qualité dont ses protagonistes ou certains personnages secondaires essentiels sont dotés, à un fort degré. Elle regroupe aussi à peu près tous les genres d’histoires que le mangaka a pu écrire ainsi que ce qui semble être ses thèmes et décors fétiches.

Et vous, avez-vous lu ce manga? Qu'en avez-vous pensé?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire